Sébastien Ross

Sébastien Ross

Propietario de los proyectos musicales KracRadio y maloware.com
Propietario de KracRadio y del proyecto musical maloware.com
Texto revisado y corregido por Yanick Franche
melsa montagne

crédit : Yagub Photography

À PROPOS / SOBRE

Melsa Montagne propose une série de portraits anonymes. Des visages humains inventés aux expressions parfois dérangeantes et à la fois forte de sensibilité. Melsa s’intéresse aux sentiments authentiques, les plus précieux, ceux qui déstabilisent. Elle cherche à traduire une sincérité émotive. Son langage pictural est empreint d’empathie pour ses sujets. Elle choisit de minimiser la présence de la couleur et d’explorer une palette plus monochrome renforçant et ciblant cette emphase sur le sujet. Le vocabulaire qu’elle développe, composé de regards marquants et de touchantes expressions, communique l’universalité des couleurs de l’âme humaine qui nous unis.

L’artiste est arrivée à un niveau d’aisance et à une spontanéité du geste qui la mène maintenant à amorcer une œuvre par la voie de l’abstraction. Procédant par *paréidolie, (à identifier une forme familière dans une tache) elle repère par la suite l’expression d’un visage et l’amorce d’un buste. Melsa se dévoile dans un style instinctif et exutoire. Cette technique l’amène à vivre et construire à partir de l’accident en poussant son exploration au-delà des recettes éprouvées. Elle évite ainsi la répétition et ose le renouvellement.

source melsamontagne.com

Portrait d'artiste avec Melsa Montagne

Nous allons commencer doucement, peux-tu nous expliquer ton cheminement qui t’a amenée à faire de l’art?

Te souviens-tu quand on était à choisir en quoi on allait s’inscrire au cégep? Bien moi je me suis dit, je vais aller en art, je veux pas faire de math et je sais un peu dessiner! Lol! Ok, j’ai aussi eu un père prof d’art et une mère bien impliquée dans les arts visuels, aquarelliste et organisatrice d’événements. J’ai commencé à peindre au cégep. J’ai découvert que c’était le médium qui me convenait le plus. Et depuis, j’ai toujours peint! J’avais aucune idée de ce que je voulais devenir plus tard mais je savais surtout TOUT ce que je ne voulais pas être. Mon chemin s’est tracé quand j’ai appris à assumer l’artiste que je devenais.

Tu sembles être une artiste complète, peux-tu nous expliquer les différents médiums que tu pratiques? Celle que tu préfères?

Disons que je m’accomplis dans la variété de support et de médium. J’adore la sculpture Land art, œuvres éphémères avec des éléments de la nature. Je trip à faire des murales à la canette et l’acrylique. J’aime l’aquarelle qui est plus délicat. Le mélange des techniques sur toiles est vraiment intéressant. Je le fais régulièrement dans mes tableaux. Mais l’acrylique va toujours rester mon médium!

Penses-tu que c’est possible en 2020 de vivre principalement de son art?

Avec les réseaux sociaux d’aujourd’hui, c’est beaucoup plus accessible que lorsque j’ai débuté en 2008. Alors, je dirais OUI à ta question. Par contre, le conseil que je pourrais donner et qui m’aide toujours, c’est d’être proactif et versatile. Attendre dans son atelier que ses œuvres se vendent toutes seules, c’est illusoire. Surtout pour les artistes qui débute leur carrière. Peindre pour soi avant tout augmente la passion et la détermination de vouloir continuer!

Tu as vraiment un style propre à toi, peux-tu nous expliquer comment tu es venu à développer ce style? Des influences en particulier?

J’ai débuté ce style en 2014. J’ai eu envie de délaisser la technique plus précise et réaliste de visages. C’était une époque ou j’ai eu des chocs émotifs familiales qui m’ont fait faire un 180 degrés dans mon approche. J’avais besoin de ressentir ce que je faisais sur mes toiles, de me laisser spontanément aller avec une gestuelle libre. J’ai découvert mes personnages à travers ces gestes, à la manière de la paréidolie, une illusion d’optique que j’utilise maintenant comme technique principale pour deviner mes personnages à travers mes coups de pinceaux.

Que penses-tu du web vs l’art, est-ce un bon mariage ou un mariage forcé?

On est rendu dans une époque ou c’est plutôt obligatoire d’utiliser le web pour visualiser de l’art. Ce ne sera jamais comparable à vivre et voir une œuvre en personne dans une galerie ou sur un mur extérieur. Par contre, afin de promouvoir son travail, c’est l’idéal. Je dirais que c’est un mixte de bon mariage et de mariage obligé.

Est-ce que la covid a eu impact sur tes opérations quotidiennes?

Je dirais que oui, maintenant qu’on a vécu plusieurs mois dans cette situation. Au début, j’ai eu un boost d’énergie créative. Je me suis donné le défi de peindre une œuvre par jour durant 50 jours. J’étais en feu! Je me disais que ça ne changeait pas beaucoup de mon train-train quotidien étant donné que je peins de la maison et que je vie bien dans ma solitude créative. J’aurais dû continuer! Après, j’ai eu des moments plus tranquilles, sans inspiration pour créer dans l’atelier. Mais au bon moment de l’année, car j’ai embarqué dans l’ouverture de ma ruelle verte pour la plantation de nos fleurs. J’ai aussi pris le temps de débuter mon potager. Une thérapie du moment présent au grand air! Comme plusieurs, j’ai eu beaucoup de contrats, expositions, projets qui ont été annulés. J’ai un moral positif dans la vie et je me suis rendu compte que même si j’essayais de le garder actif et authentique, j’avais un vide présent, sans goût et sans saveur. Comme si je ne voyais pas d’objectifs possibles durant mon année. Je me suis souvent retirée en nature durant l’été pour revenir sur l’essentiel. Je suis de retour en force cet automne avec des projets concrets qui ont vu le jour et d’autres à venir.

J’ai aperçu que tu avais participé à une émission télévisuelle dans « T’es où Théo? », peux-tu nous expliquer comment c’est arrivé et comment tu as vécu l’expérience?

C’était dans une autre vie! Ah ah! J’ai adoré faire partie de cette aventure. La petite équipe de tournage était super accueillante pour l’autodidacte que j’étais. Je ne me souviens même plus comment j’ai eu ce contrat! J’ai déjà fait d’autres bricolages pour enfants à la télé, alors il y a sûrement un lien entre eux. J’ai fait ces 21 capsules en 2010 et des amis(es) m’envoient encore (en 2020) des photos et vidéos de leurs enfants qui me regardent de leur salon! Lorsque les capsules venaient d’être diffusées sur la chaîne YOOPA, des jeunes me reconnaissaient dans les vernissages. Ils disaient à leurs parents en tirant sur le pantalon «Hey maman, regarde! C’est Madame Melsa!» Trop mignon, j’adore! Je ne suis pas entouré d’enfants dans mon quotidien, alors je ne savais pas l’impact que ça pouvait avoir.

crédit : Bibliothèque québécoise

Penses-tu faire d’autre émission de la sorte ou via le média YouTube?

…de la sorte, pour enfant, non. J’ai plutôt envie d’en faire sur ce qui rejoint ma fibre d’artiste visuelle. Je fais quelques fois des capsules expéditives sur des techniques de peinture dans mon atelier. Je ne suis pas fermée à en faire de plus détaillées sur d’autres techniques en art visuel, mais avec de l’aide pour la technique audio, caméra et diffusion.

Il existe de tes créations en art urbain, crois-tu en faire d’autre éventuellement?

Je n’ai pas d’autres grands projets d’art urbain de prévu, par contre, je sais que je retournerai peindre sur des murs, de façon légale, avant la neige. Ça fait du bien de sortir de l’atelier et de complètement se surpasser. À chaque fois c’est un défi pour moi. Justement, je viens de participer à une grande murale collective adjacente au Métropolitain .

Est-ce que le support aux artistes visuels est suffisant au Québec?

Je pense qu’il n’est pas suffisant au niveau diffusion dans les médias télévisuels. Malgré le fait qu’il y a beaucoup d’organismes qui aident et soutiennent les artistes dans leurs démarches, il est ardu de faire jaser de nous dans les médias.

Selon toi, est-ce qu’il y a des artistes qui mériteraient une meilleure visibilité?

Absolument! Je suis tellement pour donner la chance à ceux (celles) qui travaillent fort. Ce pourquoi j’aime organiser des expositions collectives qui regroupe une riche diversité visuelle.

Parfois, c’est bien de sortir un peu de l’art, que fais-tu pour te ressourcer ?

 J’avoue que l’art est mon quotidien. Je décroche de mon atelier en allant faire du vélo ou du yoga. J’aime la simplicité, vivre et apprécier les moments présents. Ah oui! j’ai une obsession pour la botanique, l’herboristerie et les potions magiques comme dirait mon chum! J’adore le « low tech », alors fabriquer moi-même mes encres pour peindre avec des fleurs, ça me fascine! Donc la nature me procure mes outils de travail! Oups, je ne décroche pas de mon art… ça vient avec faut croire! Avant la pandémie, la vie sociale aidait. J’aimais beaucoup aller danser et rire sur des vieilles chansons de mon époque entres amis (es) jusqu’à 2h du matin! Pour moi maintenant, juste prendre des marches et tout observer, prendre des photos, découvrir encore et encore les ruelles de Montréal ou aller en nature pour la tranquillité. Je suis simple de même. Ah oui, écouter des films, ça aide à décrocher et vivre des émotions, mais plus pour l’hiver!

As-tu un talent caché qui ne sert à rien?

Oh…pas facile! Ah oui, hihi:

– Je connais un dialecte inventé que j’ai appris dans l’enfance avec mes sœurs. Disons qu’on sait jargonner!

-Sinon, je connais un micro beat de Beatbox.

– Les 4 doigts de mes 2 mains peuvent plier de 45 degrés vers l’arrière de ma main. Hyperflexibilité qu’ils disent…

– Et je pourrais rajouter que je sais bien siffler avec les doigts. (2 ou 4)

Quelle place occupe la musique dans ton quotidien?

Elle a déjà été omniprésente. Au point ou j’en avait besoin pour me mettre dans un état créatif! J’en écoute encore en peignant. Je priorise mes écouteurs pour être dans ma bulle. Mais je dirais que depuis quelques années, je peins la majorité du temps dans le silence. J’oublie tout simplement d’en mettre.

Peux-tu nous expliquer ton implication dans le livre « Cet imperceptible mouvement » ?

livre cet imperceptible mouvement

J’ai tout simplement illustré la page couverture. C’est le 3e livre de l’autrice AUDE (des Éditions Bibliothèque Québécoise) que j’ai eu la chance d’illustrer! Et ses histoires ont souvent un étrange lien avec mes œuvres. Il faut que vous sachiez que l’auteure n’est plus de ce monde, donc c’est quelques fois troublant quand je lis ces ressemblances et connexions.

J’espère que le lecteur sera titillé, donc où pouvons-nous admirer tes œuvres ?

– Partout en ville sur des abris bus avec les affiches de la campagne de sensibilisation DANS LA RUE qui aide les jeunes à se sortir de la rue.

– Mon site web: melsamontagne.com

– Instagram: @melsamontagne

– Facebook: Melsa Montagne Art

– La galerie qui me représente: https://champagneparadis.com/

– Sur quelques murs de Montréal!

Est-ce que tu as des projets en développement ou un projet futur que tu aimerais parler?

Je quitte au mois de novembre pour ma première résidence de création. J’avais prévu de faire un vernissage et des portes ouvertes, mais avec le confinement, j’irai seulement créer et partager mon quotidien sur les réseaux sociaux pour que les gens suivent avec moi les développement de ma résidence. Suite à cette résidence, j’ai une exposition de réservée à la galerie 2112 à Montréal au mois de Décembre.

Pour te remercier, je te laisse le mot de la fin!

J’invite les gens à venir me poser des questions sur ma pratique et sur des techniques d’arts. J’adore aussi faire des collaborations sur des projets artistiques, écrivez-moi et on s’en jase! Merci pour ces questions xx

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Biographie | Biography

MELSA Montagne a obtenu son diplôme d’études collégiales en art plastique en 1998. Elle y découvre la peinture et l’amalgame de ses techniques qui lui sert maintenant de médium comme mode d’expression. En 2008, elle décide de s’y plonger à temps plein et de se démarquer par sa dynamique présence sur la scène montréalaise avec différentes réalisations artistiques; murales, fresques, piano public, etc. Accompagné de l’artiste upcycling LARTISNICK, ils sont récipiendaires du concours « Hommage à Frédéric Back » en 2014 par la création d’une œuvre publique « Le Proliférateur », une sculpture monumentale et éphémère (2014-2020)  réalisée sur un grand peuplier du parc La Fontaine.  En Décembre 2015, Melsa se fait approcher pour illustrer les affiches de la campagne de sensibilisation de l’organisme «Dans La Rue«. On les aperçoit, depuis, dans les abribus et dans le métro partout à travers la grande ville. Melsa participe à plusieurs festivals d’arts visuels, encan-bénéfice et concours. Elle gagne de nombreux prix, entre autres, celui du Grand Prix du Festival Mtl en Arts 2016. Elle a aussi remporté le concours BIXI & MOI dans le cadre du 375e de Montréal. Une de ses œuvres se retrouve sur un Bixi. On a pu voir son travail dans le cadre de différentes expositions collectives et solos à Montréal, au Québec, Boston et en Australie. Elle est présentement représentée par la Galerie Champagne et Paradis à Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent au Québec.  Melsa Montagne vit et travaille à Montréal.

fuente melsamontagne.com

Vidéo : Portrait d'une artiste Montréalaise: Melsa Montagne

crédit : Montréal dans ta pipe de Ugo Bergeron

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